(e post-accentuel: pause incompatible)
En revanche, la pause engendrée par la virgule apparaît beaucoup plus compatible avec les interfaces dont le premier terme est un son en voyelle.
Il est averti, prudent.
(terminaison en voyelle, ici i: pause compatible)
Une simple inflexion vocale sans pause nous apparaît plus
convenante pour négocier les interfaces incompatibles, ce qui, notamment, permet l'élision ou la liaison de se réaliser.
-indications des pauses et inflexions vocales
Il nous faut donc indiquer au lecteur de pratiquer pour chaque cas une pause ou bien une simple inflexion vocale sans pause. Or, selon l’Académie Française, la virgule indique obligatoirement une pause courte.
La constatation que la charnière syntaxique au niveau d'une virgule ne devait pas toujours s’interpréter comme une pause obligatoire a conduit certains organismes à une redéfinition de ce signe, soit comme pur séparateur syntaxique sans indication de prononciation (Office Québécois pour la Langue Française), soit comme séparateur suntaxique induisant une pause facultative, choix laissé à la discrétion du lecteur (TLFi : Trésor de la langue Française informatisé...).
Il nous semble préférable de conserver la définition de l’Académie selon laquelle le signe de la virgule signifie une pause courte obligatoire, définition qui a l’avantage d’être univoque, indiquant sans ambigüité au lecteur comment il doit négocier ce signe. De surcroît, l'enseignement a établi, de fait, cette définition, beaucoup plus explicite pour les apprenants que la notion de délimiteur suntaxique, plus abstraite. L’inflexion vocale sans pause, elle, peut être indiquée par un signe de coupe (/) simplifié en (') après un mot pour une lecture plus facile.
Exemple, considérons la phrase suivante en écriture traditionnelle comportant 3 virgules:
Fiers, ils paradaient, haussant la tête, élevant le poing.
En écriture euphonique utilisant le signe de coupe simplifié, nous obtenons:
Fiers' ils paradaient, haussant la tête' élevant le poing.
Cette phrase se lit en prononçant une liaison en z après
Fiers au niveau d’une inflexion vocale, en ménageant une pause après
paradaient au niveau d’une terminaison en sonorité de voyelle (donc compatible), et en respectant l'élision après
tête au niveau d’une inflexion vocale.
-autres ponctuations à l’intérieur de la phrase en prose
À l’intérieur de la phrase, outre les virgules, l’on peut rencontrer d’autres ponctuations (différents points : deux-points, point d’exclamation…). Nous considérerons que ces points, correspondant généralement à une liaison syntaxique moindre par rapport à la virgule, doivent néanmoins toujours se négocier par une pause relativement courte. En ce cas, comme nous l’avons vu, la sonorité précédant cette pause courte doit être un son en voyelle pleinement prononcée :
Le soleil se levait ; l'homme alors sortit.
(pause courte sur un son en voyelle ai: congruent)
Le soleil brillait sur la campagne ; l'homme alors sortit.
(pause courte sur un e post-accentuel: incongru)
-cas particulier des ponctuations en poésie
En poésie, la métrique veut qu'en théorie, aucune pause ne soit permise à l'intérieur du vers, sous peine de détruire son entité rythmique. Ainsi, par exemple, une pause au niveau d'une césurz dans un alexandrin, le transformerait en 2 hexasyllabes. L’on pourra, en plus des signe de coupe, utiliser le signe de césure // simplifié en " pour indiquer la césure et permettre au lecteur de la marquer par un accent tonique. Si l’on veut utiliser d’autres ponctuations à l’intérieur du vers et qu’elles soient négociées en inflexion vocale (par nécessité de métrique), on peut adjoindre, après les ponctuations, le signe de coupe ou de césure, dont on convient qu’il annule la ponctuation en tant que pause.
Il vint' puis repartit ;" nous l’avions attendu.
Il marcha ;' son pas lent" parvint à nos oreilles.
Les signes de coupe et de césure peuvent être considérés comme une didascalie hors texte, extension à l'édition d'une pratique apparentée aux annotations des acteurs et déclamateurs.
-en prose, limitation des syntagmes (fragments de texte entre 2 pauses) à 19 syllabes
Cette valeur, que doit respecter l'auteur, est approxivement adaptée à la capacité respiratoire dans les conditions de la lecture déclamatoire.
-évitement des répétitions (participes, prépositions, conjonctions…), sauf structure en parallèle ou symétrie
Il vit le chevreuil qui fuyait sur le chemin qui s’enfonçait dans la forêt. (répétition incongruente de qui en série)
Il vit les écureuils qui sautaient, les oiseaux qui volaient. (répétition congruente de qui en symétrie)
En dernier lieu, singalons que ces préconisations constituent un cadre théorique de traitement oral (comparable à une exécution métronomique en musique). Elle n'exclut pas des effets personnalisés que le lecteur ou le déclamateur se réservent de ménager.