COMPLÉMENT EUPHONIE ET INSPIRATION


Dans une autre statistique restreinte, uniquement comparative, portant sur quelques types de cacophonies dans une dizaine d'ouvrages (auteurs du 19ème et 20ème siècle), nous trouvons des variations du simple au triple. On se reportera par le lien qui suit au document original.
Analyse statistique textuelle pour les auteurs

On conçoit assez bien que l’esprit élabore naturellement sa syntaxe en utilisant les termes qui heurtent le moins la sensibilité phonique, ce qui correspond au moindre effort d’énonciation. Et cet aspect apparaît peut-être plus sensible encore en ce qui concerne l’art oratoire improvisé par suite d’une correspondance logique entre la facilité kinesthésique de l’organe vocal et la congruence phonique.

Il se peut cependant que les résultats traduisent une simple corrélation. Sur le plan rythmique, l'inspiration a pu exercer naturellement son influence sur la longueur des syntagmes. Or, nous avons déterminé que plus les syntagmes étaient longs, plus ils occasionnaient d'indétermination sur la prononciation des e post-accentuels. En effet, ils sont proportionnellement moins nombreux par rapport aux e au niveau des ponctuations majeures (points notamment), quasiment toujours ammuis. L'écriture de phrases courtes, évitant par ailleurs les anomalies syntaxiques, apparaît comme la préconisation d'écriture la meilleure, au niveau le plus élémentaire comme le plus élevé.

Mis à part l’éviction des cacophonies vocaliques - qui ne représentent ni le plus grand nombre de cacophonies dans un texte, ni surtout les cas les plus rédhibitoires - il apparaît que la recherche de l’euphonie a probablement joué un rôle quasiment négligeable dans la composition poétique classique, puis moderne. Cela même si l'on veut bien considérer l'importance de l'euphonie chez quelques auteurs comme Musset, Verlaine... Ce serait donc la marque inconsciente de l’euphonie par l’intermédiaire de l’inspiration qui se manifesterait. Au final, l'euphonie apparaît beaucoup plus due à la conformation de la langue elle-même.