Le théâtre d'ombres de Claude Ferrandeix


Si la définition qu'en donne Voltaire peut ici nous servir de guide L'épopée est un récit en vers d'aventures héroïques, l'étrange et fascinant voyage auquel nous convie le poète Claude Ferrandeix ne saurait être borné par les quelques mots qui tendront à résumer cette œuvre: La saga de l'univers.
Le terme d'épopée est par trop restrictif s'agissant de parler de La saga de l'Univers, fleuve poétique dont il n'est pas d'équivalent connu dans l'histoire pourtant si vaste de la littérature. Il faudrait forger un nouveau mot pour tenter de définir l'œuvre qui nous est présentée. N'y a-t-il pas une tentation tout bonnement ubristique à vouloir ainsi tenter une synthèse de l'Univers tout entier? N'y a-t-il pas une présomption folle à seulement projeter une telle œuvre? Sans aucun doute possible... N'était le grand talent et l'immense culture de notre poète. On parlera ici vainement de Pline, Mirandole, Voltaire, de Hugo... L'œuvre poétique de Claude Ferrandeix surpasse tout ce qui a été écrit à ce jour de part son ampleur même. L'esprit du poète, semble renfermer tous les grands moments de l'Histoire de l'Univers et notre guide nous mène, d'une manière impérieuse, d'avant le Temps au règne de l'Espace. Du néant au néant. Ce cercle poétique enfermant en lui-même les aventures héroïques de l'Homme. Car c'est bien de l'Homme dont il s'agit avant tout dans cette Saga de l'Univers. Plus précisément d'un homme qui donne à lire sa vision de l'univers... Et avec quelle maestria! Comme si cet univers-là tout entier était venu se loger dans la tête d'un seul homme. Facta, ficta, nous dit le grand penseur allemand. Les faits sont toujours des fictions. Et la fiction que nous montre, tel un marionnettiste du théâtre d'ombres, le poète Claude Ferrandeix est époustouflante de vie. L'esprit du poète semble n'avoir rien oublié de ce qui, aujourd'hui, constitue l'histoire humaine. Tout est ici rassemblé avec une minutie d'orfèvre. N'était la poésie, nous tomberions dans une systématique... N'était la Poésie dont sont empreints tous ces textes... et quel souffle poétique anime tous ces tableaux! On découvre des merveilles au détour des pages de la Saga: Hitler dans son bunker, Vitruve revenant hanter Corbusier, Socrate dialoguant avec Théophraste... Il serait trop long de reprendre ici tous les grands tableaux sortis de la plume du poète... Que le lecteur plonge seul dans cette mer insondable, la main dantesque du poète le guide! La volonté synthétique du poète est ici manifeste. Il veut tout saisir, saisir le grand TOUT dans son ensemble, l'embrasser, le serrer au plus près afin d'en extraire la quintessence. Quelle force fut nécessaire à une telle entreprise! Œuvre synthétique, unique, protéiforme, exubérante, fascinante et démesurée... Voilà la Saga de l'univers. On cherchera en vain, au fil des vers de ce grand poème, le visage d'un Dieu révélé. Le poète nous donne cependant une clé, celle-là même dont se servit le grand Spinoza... Car le Divin est bel est bien présent tout au long de cette saga incroyable, un Divin caché et mystérieux comme l'univers lui-même... Et ce Divin, nous le connaissons... Deus sive Natura... Dieu ou la Nature.

LEONTSKY
Paris. 14 Févier 2006

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